Marc-André Hamelin, le plus virtuose des pianistes de sa génération, qui aura commencé sa carrière discographique avec les œuvres les plus ardues du répertoire en vient aujourd’hui à Schubert. Un premier album Continuer la lecture de Décanter
Archives par mot-clé : Hyperion
Albion romantique
Un petit maître ? Ah non !, William Sterndale Bennett est au contraire, à égalité avec John Field, le grand homme du premier romantisme anglais, le seul compositeur d’Albion dont les œuvres puissent sans pâlir se faire entendre aux cotés de Mendelssohn, son modèle, son ami avec lequel il partageait l’enthousiasme de la redécouverte de Bach dont il ressuscita la Passion selon St. Matthieu pour le public londonien.
Schumann l’admirait, Parry, Sullivan furent ses élèves, il détermina l’avenir de la musique nationale britannique, paradoxe ! lui dont les œuvres se coulent avec tant d’évidence dans le grand concert du romantisme germanique. Jamais bavarde, toujours poétique, son écriture pour le piano trouve avec l’orchestre une dimension imaginaire qui s’échappe du salon : ce sont des paysages, des échos de chasse, tout un imaginaire qui parfois se teinte d’un rien de fantastique, comme si Füssli venait peindre par-dessus ses notes.
Howard Shelley, qui avait déjà gravé le 4e Concerto (et nous doit donc encore le 5e, un prochain album les réunira peut-être y ajoutant quelques pièces plus brèves), fait vibrer les teintes délicates et les mélodies évocatrices des trois premiers concertos, œuvres des débuts où passe l’imaginaire, entre Mozart et conte noir d’un Weber. Il les joue avec une imagination certaine, réglant de son piano où des personnages paraissent, où se nouent des intrigues, un orchestre qu’il équilibre avec subtilité, si bien que ce premier Romantisme s’anime, incroyablement présent, si séduisant.
Disque magnifique qui rend justice à un vrai maître.
LE DISQUE DU JOUR
William Sterndale Bennett (1816-1875)
Concerto pour piano No. 1 en ré mineur, Op. 1
Concerto pour piano No. 2 en mi bémol majeur, Op. 4
Concerto pour piano No. 3 en ut mineur, Op. 9
Howard Shelley, piano, direction
BBC Scottish Symphony Orchestra
Un album du label Hypérion CDA68178
Acheter l’album sur le site du label Hypérion Records, sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr
Photo à la une : © DR
Précis de Scarlatti
C’est terrible de l’écrire, mais quasi rien dans l’art d’Angela Hewitt ne parvient à retenir mon attention, surtout lorsqu’elle débite son Bach, si attentive au texte, si exacte, si plate.
Mais Scarlatti lui va mieux au teint. Voici deux ans Continuer la lecture de Précis de Scarlatti
Mystère Debussy
Voici peu, Hypérion offrait à Steven Osborne quasi le même programme (voir ici), disque opulent où le pianiste anglais osait un Debussy fils des Fauvistes plutôt que des Impressionnistes.
À son envers total, Stephen Hough, de son clavier ductile, nous fait son Debussy sur les pointes des timbres, danseur subtil Continuer la lecture de Mystère Debussy
Revenu des ombres
Un jeune homme anglais doté d’une certaine aisance financière, homosexuel notoire, tout à fait à l’écart de la vie sociale londonienne, reclus dans son somptueux studio de musique aménagé dans la propriété familiale, aura composé une œuvre importante, absolument hors des préoccupations esthétiques de son époque, un peu à l’image de celui que bâtit Joseph Holbrooke. Un grand opéra (The Cenci, d’après Shelley Continuer la lecture de Revenu des ombres