Semyon Bychkov voulait à toute fin graver toutes les symphonies de Tchaïkovski, mais son long temps en Allemagne où il les essaya avec plusieurs phalanges, le pressa de remettre son projet Continuer la lecture de Tchaikovski de Prague
Archives par mot-clé : Jiří Bělohlávek
Inédit et découverte
Le cycle des symphonies de Bohuslav Martinů entrepris par Jiří Bělohlávek et sa chère Philharmonie Tchèque entre 2007 et 2009 resta inachevée : les deux premières symphonies ne furent jamais enregistrées Continuer la lecture de Inédit et découverte
Tombeau de Jiří
L’hommage a été brossé rapidement : tirer de la bonne centaine d’enregistrements consentis à Panton et à Supraphon seulement un coffret de 8 CD semble un peu court. Il l’est mais comporte son lot de surprises.
Quel plaisir de retrouver le doublé Janáček (Sinfonietta villageoise et Taras Bulba très conte noir) que Jiří Bělohlávek, alors à l’orée de sa trentaine, gravait à Brno pour Panton, cette verdeur, cette alacrité, ces rythmes si impérieux, mais aussi la Verklärte Nacht ourlée, soie et rêve, le Nouvel Orchestre de Chambre de Prague auquel s’ajoutait l’Etude de Pavel Haas, disque majeur devenu rare. Continuer la lecture de Tombeau de Jiří
Sa Patrie
L’écrire est terrible, mais condamné par son cancer, Jiří Bělohlávek aura transcendé son art : ses récents Dvořák, Symphonies, Concertos, Danses slaves (parmi les plus belles depuis Kubelík), Stabat Mater le disaient assez : revenu chez lui à Prague, enfin choisi en 2012 par les musiciens de la Philharmonie tchèque, il atteignait au but de sa vie : inscrire son art dans la filiation de ceux de Václav Talich et de Karel Ančerl, rien moins. On ne pouvait le lui contester depuis dix ans, et ce n’est pas un hasard si, au terme, paraît cette version granitique de Má Vlast patiemment enregistrée Salle Smetana du 12 au 14 mai 2014.
Granitique et narrative, un conte sombre dont les épisodes épiques se rassérènent dans des paysages aux détails ouvragés dès la harpe d’aède qui ouvre Vysehrad, où des personnages paraissent saisis dans toute la violence de leur mouvement – Sarka ! –, tout un théâtre d’images où paraît le récit national.
Mais derrière ces contes formidables emplis de bruits et de fureur, une amertume glaciale s’incarne dans l’identité sonore même de la Philharmonie Tchèque, quelque chose d’irrémédiable, de funèbre qui pleure éperdument dans la clarinette de Sarka. Magnifique désespoir d’un lyrisme terrible, tenu de si près par Jiří Bělohlávek, si surveillé, si intensément sculpté qu’en refermant l’album un souvenir me saisit : cette tension, ce geste épique, ces sonorités quasi mahlériennes, où les avais-je déjà entendues incarnées ainsi dans le chef-d’œuvre de Smetana ?
Chez Václav Smetáček, qui fut toujours l’auteur de ma version favorite. Bělohlávek le rejoint, autre héros de ce panthéon.
LE DISQUE DU JOUR
Bedřich Smetana (1824-1884)
Má Vlast (Ma patrie)
Orchestre Philharmonique Tchèque
Jiří Bělohlávek, direction
Un album du label Decca 4833187
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Photo à la une : © DR
Gilgamesh
En avril 1976, Jiří Bělohlávek enregistrait pour Supraphon une version que je savais comme certainement définitive du chef-d’œuvre radical de Martinů, son Gilgamesh, mais il choisissait la traduction tchèque ouvragée avec une pointe de génie Continuer la lecture de Gilgamesh