Dénominateur commun, la Hongrie, mais quasi comme une utopie de sons. Ce qui chez Liszt, Brahms et Bartók se nomme rhapsodie évoque d’emblée la puszta, l’immensité où se lient la terre et le ciel que parcourent les musiques Continuer la lecture de Les nouveaux mondes
Archives par mot-clé : Johannes Brahms
Sonates sérieuses
Un violoncelle ? Un baryton. Daniel Müller-Schott chante dès l’Allegro non troppo de la Sonate en mi mineur, ce psaume que Brahms semble avoir écrit d’un seul trait. Ce n’est pas du violoncelle qu’il joue, mais comme au travers de sa grande caisse le chant du baryton ardent et sombre des Quatre chants sérieux ou celui du Requiem allemand. Et si ces Sonates portaient elles aussi la parole de l’Ecclésiaste ?
Ces deux opus, beaux comme des promenades d’automne, auront souvent montré seulement leurs décors, le piano peignant les arrière-plans. Or, Francesco Piemontesi parle ici autant que Daniel Müller-Schott, chante avec lui, cette manière s’était un peu perdue depuis le temps des grands anciens, les deux Rudolf, Firkušný, Serkin surtout. Seul, plus près de nous, Michel Dalberto avait retrouvé cette présence pour un de ses disques les moins connus. Le ton est encore plus ardent dans le fa majeur de la Deuxième Sonate dont l’appassionato fulgure, déclame, vraie parole qui flamboie par-delà la mélodie même, et la pure beauté de tout cela, les inflexions, les replis, les grondements, les foucades du piano saisissent cette partition tempétueuse.
Entre ces deux mondes, un troisième, soudain délivré de toute gravité : les paysages arcadiens de la Sonate pour violon en sol majeur virent au ré dans l’archet lyrique de Daniel Müller-Schott, le piano de Francesco Piemontesi se fait orchestre, et cette échappée belle prodigieuse me fait regretter que les deux amis n’aient pas complété leur album avec les deux autres sonates de violon et quelques Lieder. Demain peut-être ?
LE DISQUE DU JOUR
Johannes Brahms
(1833-1897)
Sonate pour violoncelle et piano No. 1 en mi mineur,
Op. 38
Sonate pour violon et piano No. 1 en ré majeur, Op. 78 « Regen » (arr. pour violoncelle : Müller-Schott)
Sonate pour violoncelle et piano No. 2 en fa majeur,
Op. 99
Daniel Müller-Schott, violoncelle
Francesco Piemontesi, piano
Un album du label Orfeo C979201
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Photo à la une : le violoncelliste Daniel Müller-Schott – Photo : © DR
Les secrets de Brahms
Une intégrale de la musique de chambre de Brahms, captée en concert, réunissant autour du piano d’Eric Le Sage la fine fleur des jeunes instrumentistes français m’avait jusqu’alors échappé, distrait que je peux être parfois devant le flot. Mais après Schumann Continuer la lecture de Les secrets de Brahms
Ajouts viennois
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Sang Magyar
Le couplage est logique, mieux, imparable, le deuxième Quintette avec piano tragique, mystérieux, jusque dans la valse de son Intermezzo, œuvre d’un jeune homme que Brahms accueillit à bras ouverts mais avec étonnement, et le Sextuor, cette sérénade étrange qui roule des tempêtes et danse le tango Continuer la lecture de Sang Magyar