Archives par mot-clé : John Eliot Gardiner

La flèche magique

« Suivez la chasse, allez », de son chant si noble, en trois mots, Sabine Devieilhe pose le tendre personnage d’Alphise face à l’attentive Sémire de Gwendoline Blondeel. La chasse, qui a emporté l’ouverture – Rameau se dispense du prologue Continuer la lecture de La flèche magique

Symphonie des morts

Avouons-le d’emblée, Sir Simon Rattle ne retrouve pas l’esprit, la fantaisie, la poésie que Britten mit à son enregistrement de la Spring Symphony, mais Gardiner lui-même n’y parvint pas, et Britten lui-même ne retrouva pas la lyrique sombre qui fait tout le prix d’une captation en concert où Eduard van Beinum dirige entre autres Kathleen Ferrier. Continuer la lecture de Symphonie des morts

Circé

La résurrection longtemps attendue de l’unique opéra de Leclair aura aussi signé un enregistrement, éprouvé en scène à l’Opéra de Lyon qui devait rester inégalé. Sir John Eliot Gardiner en ardait l’incroyable audace de l’orchestre, saisissant d’abord la puissance dramatique propre au genre de la tragédie. Depuis, Sébastien d’Hérin, Stefan Plewniak surtout, doté d’une éblouissante distribution (voir ici), auront relevé le gant.

Mais les splendeurs de l’ouvrage, sa singulière puissance semblaient tailler sur mesure à l’art si fulgurant que György Vashegyi aura mis à tant d’exemples de la tragédie lyrique tardive. Contre toute attente il se garde de l’intensité dramatique qu’y osaient Gardiner et Plewniak, est-ce la prise de son un peu lointaine de l’orchestre, qui semble perdu dans la grande salle de l’Académie Franz Liszt ?

Bémol qui s’oublie vite devant le plus accompli trio qu’ait connu l’ouvrage depuis Gardiner, Glaucus tendre, torturé, élégiaque et brisé selon le haut ténor de Cyrille Dubois (que j’entends plus ému que l’excellent Mathias Vidal, et moins poseur qu’Howard Crook), Scylla expressive et si bien chantante de Judith van Wanroij, tous deux cédant pourtant le pas devant Circé.

La magicienne, où jusque dans la vocalité semble passer le souvenir de la Médée de Lully, était à jamais, du moins je le croyais, Rachel Yakar. Véronique Gens l’égale, dangereuse, blessée, sensuelle jusque dans la fureur, il faut l’entendre tout au long du quatrième acte, historique simplement. Elle suffirait à elle seule pour commander la possession de ce quatrième enregistrement d’un chef-d’œuvre où Leclair s’élevait aux hauteurs que Rameau avait atteintes dans sa seconde mouture de Dardanus une année auparavant.

LE DISQUE DU JOUR

Jean-Marie Leclair
(1697-1764)
Scylla et Glaucus, Op. 11

Judith van Wanroij,
soprano (Scylla)
Cyrille Dubois,
ténor (Glaucus)
Véronique Gens, soprano (Circé)

Jehanne Amzal, soprano (L’Amour, Témire, Une bergère, Une Sicilienne)
Hasnaa Bennani, soprano (Vénus, Dorine)
David Witczak, baryton (Le Chef des Peuples, Hécate, Un sylvain)
József Gál, ténor (Premier Propétide, Un berger)
Márton Komáromi, baryton (Deuxième Propétide)

Purcell Choir
Orfeo Orchestra
György Vashegyi, direction

Un album de 3 CD du label Glossa GCD924015
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Photo à la une : © DR

Ode mariale

En février 2019, la Chapelle Royale résonnait de fulgurantes Vêpres à la Vierge, Monteverdi investissait le temple du Grand Siècle sous la conduite ardente de Raphaël Pichon. Ceux qui étaient présents ont gardé de cette aventure des souvenirs pour la vie Continuer la lecture de Ode mariale

L’âge d’or

Quasi vingt années, et les plus fructueuses, les plus aventureuses aussi, pour John Eliot Gardiner et ses English Baroque Soloists. Michel Garcin fit le voyage à Londres avec Peter Willemoës Continuer la lecture de L’âge d’or