Brahms a écrit son Concerto pour Joachim, avec plus qu’une pointe de paprika afin d’épicer un Finale à la hongroise qu’Emmanuel Tjeknavorian et Cristian Măcelaru savourent tout en le tenant d’une main ferme. Continuer la lecture de Virtuose
Archives par mot-clé : Joseph Joachim
Les deux Concertos de Schumann
Thomas Albertus Irnberger n’hésite pas, il ouvre son disque avec le Concerto pour violoncelle. La faute à Joachim, qui, amoureux de l’œuvre, avait demandé à Schumann l’autorisation de l’adapter pour son violon. Il en réalisa admirablement la partie solistique Continuer la lecture de Les deux Concertos de Schumann
Archet transatlantique
8 septembre 1951, seule apparition de Zino Francescatti aux Prom’s : occasion oblige, il dégaine son fabuleux Premier Concerto de Paganini qu’il avait gravé pour la CBS l’année précédente sous la direction très grand caractère d’Eugene Ormandy. Continuer la lecture de Archet transatlantique
Le concerto oublié
Un violoneux qu’on croirait échappé d’un conte de Janáček hante le Concerto que Paul Juon composa en 1909, à Berlin, alors qu’il se liait d’amitié avec Joseph Joachim, partition aventureuse où la poésie prend la forme en défaut Continuer la lecture de Le concerto oublié
Pour Sarasate
Pourquoi le Deuxième Concerto de Max Bruch, qui élève dans ses premières mesures une des plus belles suppliques jamais écrites pour le violon, est-il resté dans l’ombre du démonstratif Premier Concerto ? Mystère auquel je n’ai jamais su répondre.
Bruch l’écrivit pour Sarasate qui le créa le 2 février 1877 à Francfort. Son ton effusif, le caractère assez libre de sa structure, correspondent à la nature du violoniste espagnol.
Jack Liebeck, lancé dans une intégrale des opus concertants de Bruch, y est magnifique de subtilité, de sens des apartés, il fait paraître avec son archet inventif un vrai personnage, un héros romantique, fidèle à l’art évocateur qui fait tout le prix de la musique de Bruch, et Martyn Brabbins avec ses Écossais lui composent des paysages admirables, car Bruch écrivait son orchestre avec un art de peintre, sfumato compris. La plus belle version depuis le modèle de style laissé par Salvatore Accardo et Kurt Masur, rien moins, et dont l’espressivo me semble aller plus loin.
Deux des trois opus qui complètent ce concerto-poème ne sont pas d’une eau si pure, mais le métier de Bruch y est si parfait que l’ajout d’un soliste aussi inspiré leur donne une toute autre stature. Ténébreux le Konzerstück prend ici un ton d’opéra, murmuré, In Memoriam déploie son élégie sur un archet incroyablement ductile. Quant au ténébreux Adagio appassionato écrit pour Joachim, c’est un chef-d’œuvre. Le compositeur le savait bien, qui écrivait à son éditeur Simrock « C’est l’une de mes meilleures œuvres ». Poème élégiaque qui dit ses vers d’une seule ligne, il est l’alpha des nombreuses pièces libres pour violon et orchestre qui élargiront le répertoire de l’instrument à compter des années 1890. Jack Liebeck le magnifie, écoutez un peu ce violon qui déclame.
LE DISQUE DU JOUR
Max Bruch (1838-1920)
Concerto pour violon
et orchestre No. 2
en ré mineur, Op. 44
Pièce de concert
en fa dièse mineur, Op. 84
In Memoriam
en ut dièse mineur, Op. 65
Adagio appassionato
en fa mineur, Op. 57
Jack Liebeck, violon
BBC Scottish Symphony Orchestra
Martyn Brabbins, direction
Un album du label Hyperion CDA68055
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Photo à la une : © DR