Voici peu Alpha Classics, publiait les Diabelli implacables de Filippo Gorini, apprises auprès d’Alfred Brendel, elles m’avaient bluffé. Voici que sous la même étiquette paraît la proposition Continuer la lecture de Valse ivre
Archives par mot-clé : Ludwig van Beethoven
Richter à Brooklyn
23 avril 1965, Richter donne un unique récital à l’Academy of Music de Brooklyn, programme classique commencé chez Beethoven, fini en bis par son Ravel favori, La Vallée des cloches Continuer la lecture de Richter à Brooklyn
Gulli ou l’ardeur
12 mai 1958, Franco Gulli enregistre pour le Club Français du Disque le Concerto de Beethoven, son archet arde, le style est parfait mais surtout comme cela chante !, jusque dans des aigus de colorature, admirablement éclairés de l’intérieur. Quel violoniste !
On l’aura trop oublié, la faute à un héritage discographique dispersé sur plusieurs labels dont beaucoup ont sombré corps et bien : ainsi, les bandes de ses deux intégrales des Sonates de Beethoven avec son épouse Enrica Cavallo dorment quelque part, laissant les éditeurs d’aujourd’hui avec les seuls microsillons pour sources. C’est le cas de cet album Urania, aux reports pourtant soignés, et qui tire de la seconde intégrale (celle pour Angelicum, une première pour le Club Français du Disque avait précédé de peu) une Kreutzer et une Printemps qui visent à un classicisme apollinien, la signature de son art la maturité atteinte, et qui se prolongera jusqu’à la parfaite intégrale des Concertos de Mozart qu’il gravera en 1989 pour Claves à l’invitation de Marguerite Dütchler.
Le Grand Duo de Schubert, capté en concert à Lugano le 9 juillet 1959, montre un archet moins lisse, qui chante avec des timbres de quasi mezzo, et dans l’acoustique de la salle de concert, l’ampleur de sa sonorité rayonne, captivante. Mais le style, en plus de cette ardeur si noble du jeu, lui est vraiment tout et s’illustre dans le Concerto de Mendelssohn enregistré chez lui à Venise, avec l’Orchestre de la Fenice à nouveau par les micros du Club Français du Disque.
Double album précieux qui documente un art majeur, mais Franco Gulli mériterait bien un fort coffret regroupant tout son legs : quel éditeur saura nous le proposer ?
LE DISQUE DU JOUR
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op. 61
Sonate pour violon et piano No. 9 en la majeur, Op. 47 « Kreutzer »
Sonate pour violon et piano No. 5 en la majeur, Op. 24 « Printemps »
Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour violon et piano en la majeur, Op. 162, D. 574 « Grand Duo »*
Felix Mendelssohn-Bartholdy (1810-1849)
Concerto pour violon et orchestre No. 2 en mi mineur, Op. 64
Franco Gulli, violon
Enrica Cavallo, piano
Orchestre de l’Association des Concerts Lamoureux (Beethoven)
Rudolf Albert, direction (Beethoven)
Orchestre du Théâtre de la Fenice de Venise (Mendelssohn)
Ettore Gracis, direction (Mendelssohn)
Un album de 2 CD du label Urania WS121365
Acheter l’album sur le site du label Urania Records, sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : © DR
Concerto de chanteuse
Le Concerto de Korngold, écrit pour Heifetz et littéralement cousu de musiques pour Hollywood, enchante les violonistes de la jeune génération depuis que Gil Shaham l’a en quelque sorte ressuscité, je n’y attendais pourtant pas Liza Ferschtman dont la relecture radicale du Concerto de Beethoven m’avait tant surpris, j’avais tort.
Son archet lyrique déploie les phrases passionnées du Moderato si loin, et elle vous emporte au cœur de la Romanze, vrai nocturne en nuit américaine envoûtant jusque dans des pianissimos sorciers, mais c’est dans l’esprit scherzando fantastique du Finale que son art flamboie. Heifetz n’a qu’à bien se tenir, car ce violon plein d’esprit se cabre et sifflote avec une liberté confondante d’accents, de rythmes, d’apartés, tout cela fuse d’autant que l’Orchestre Symphonique de Prague caracole sous la baguette ailée de Jiří Malát, je me laisse griser jusqu’à la coda, surpris soudain d’entendre un public exulter. En plus, on est au concert !
Tout comme pour la Sérénade déduite du Banquet de Platon par Leonard Bernstein, suite de portraits où le violon s’enflamme puis songe, opus magique que Liza Ferschtman joue ave ardeur, sans les effets de suspens qu’y mettait Gidon Kremer et c’est tant mieux : l’ouvrage y gagne sa place de classique du XXe siècle, comme sous l’archet de Kolja Blacher tout récemment (j’y reviendrai).
Et maintenant, si Liza Ferschtman se penchait sur les Concertos de Grażyna Bacewicz ? Ils semblent écrits pour elle et ne sont guère courus au disque malgré l’intégrale de Joanna Kurkowicz et de Łukasz Borowicz pour Chandos.
LE DISQUE DU JOUR
Erich Wolfgang Korngold (1897-1957)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op. 35
Leonard Bernstein (1918-1990)
Sérénade pour violon et orchestre d’après le « Banquet » de Platon
Liza Ferschtman, violon
Orchestre Symphonique de Prague (Korngold)
Jiří Malát, direction (Korngold)
Het Gelders Orkest (Bernstein)
Christian Vásquez, direction (Bernstein)
Un album du label Challenge Classics CC72755
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Photo à la une : © Jonathan Zizzo
Sombre clarté
Bayreuth, 1963, Karl Böhm ouvre le festival avec une de ses plus étonnantes 9e Symphonie de Beethoven, reprenant le flambeau tenu par Furtwängler qui inaugura Continuer la lecture de Sombre clarté