Tout un monde perdu rayonne dans les sombres nostalgies et les danses avides des Scènes de village que Bartók composa sur le motif en 1924. Transcriptions du réel ou folklore tendant vers l’imaginaire ? Magdalena Kožená les croque sur le vif Continuer la lecture de Centre-Europe
Archives par mot-clé : Magdalena Kozena
Opus ultimum
15 novembre 1987, pour son premier concert avec les Berliner Philharmoniker, Sir Simon Rattle osait la 6e Symphonie de Gustav Mahler, enflammant l’orchestre, cravachant le quatuor, violentant les cuivres, prenant d’assaut la Philharmonie par une lecture radicale que les Berlinois Continuer la lecture de Opus ultimum
Royaume perdu
Depuis quelques années, Sir Simon Rattle remet sur le métier son Pelléas et Mélisande. J’avais espéré la publication des concerts avec le Philharmonique de Berlin où Peter Sellars appliquait déjà sa mise en scène-espace – cela devait paraître en DVD Continuer la lecture de Royaume perdu
Concert Kozena – Schiff à Londres (Wigmore Hall)
Le jeudi 4 février, deuxième de mes journées londoniennes, Magdalena Kožená et András Schiff donnaient un récital au Wigmore Hall.
Très beau lieu, presque secret, étroit – l’un de ces lieux, aussi, où l’acoustique présente quelques défauts par sa réverbération excessive, qui tend à brouiller les intentions des interprètes. Ce soir-là, les deux musiciens avaient organisé leur programme autour de la mélodie tchèque, celle des Janáček, Dvořák, que la mezzo-soprano a déjà défendue en studio à plusieurs reprises (Songs my mother taught, Love Songs).
L’écoute régulière des derniers albums de la mezzo-soprano (Haendel, Vivaldi), en compagnie du Venice Baroque Orchestra et d’Andrea Marcon, m’a définitivement convaincu de la froideur expressive de ce timbre ambré. La vocalisation toujours parfaite, la maîtrise assez impeccable des registres ne dissimulent pas tout à fait une faible imagination poétique.
Étonnant de voir en effet une cantatrice si peu soucieuse de transmettre les subtilités de sa langue, l’ironie, le sarcasme, la naïveté de ces miniatures littéraires. Magdalena Kožená chante fort, toute engagée dans une déclamation aussi peu nuancée que caractérisée.
Où sont les paysages et les atmosphères ? Peut-on interpréter des mélodies de Janáček sans souligner l’invention perpétuelle de la prosodie et des couleurs ? Peut-on jouir des ballades narratives de Dvořák sans ressentir toute l’ironie tendre qu’y met en réalité le compositeur ?
Bref, un concert légèrement monotone, heureusement sauvé par l’interprétation de Dans les brumes de Janáček par András Schiff, vision à la fois hautaine, implacable et richement colorée.
Photo : (c) DR