La Sérénade, deux Sonates, Tango, une pincée de pièces de circonstance, et les Trois Mouvements de Pétrouchka, pour tout un chacun, dont moi Continuer la lecture de Le piano de l’orchestre
Archives par mot-clé : Maria Yudina
Réhabilitation
Si Jascha Spivakovsky n’avait pas gravé quelques faces de 78 tours avec son violoniste de frère Tossy au début de l’ère électrique, le disque n’aurait rien conservé de son art, et c’est si peu ! Assez tout de même pour qu’on l’oublie corps et âme Continuer la lecture de Réhabilitation
Le maître des solistes
Radio de Moscou, 8 Octobre 1956, Maria Yudina sculpte le Concerto en ré mineur de Bach d’un ciseau puissant. Le document fut toujours rare, édité un temps sous un improbable label aux Etats-Unis, mais c’est un coup de génie auquel Kurt Sanderling accorde Continuer la lecture de Le maître des solistes
Du génie
C’est entendu, Antal Doráti a signé un des plus fabuleux ensembles Tchaïkovski au disque, suites symphoniques, poèmes symphoniques, ballets, symphonies, gravures d’origine majoritairement londoniennes (et marginalement réalisées à Minneapolis, Casse-noisette Continuer la lecture de Du génie
Grand Piano
Cette Dumka qui s’ouvre par un vaste paysage où point l’aube puis se met à danser comme emportée par un orchestre de balalaïka, quelle suite vertigineuse d’images sonores ! C’est Ilya Rashkovskiy qui la chorégraphie ainsi, empoignant son grand clavier mais le faisant virevolter aussi, lançant des fusées pianistiques assez inouïes, les carrant dans des rythmes dressés, élancés pour revenir, morendo, au thème nostalgique qui l’ouvrait, esseulé soudain, morcelé, comme à bout de souffle.
Et le lied infiniment las de la Romance Op. 5, quels souvenirs doux-amers égrène-t-il ? Cet art de dire va comme un gant, on s’en doute à l’un des deux objets majeurs de son album russe, à ce jour son troisième disque. Les Tableaux d’une exposition n’avaient pas connu une lecture aussi affirmée depuis Maria Yudina, rien moins, et dans sa note d’intention, Ilya Rashkovskiy indique qu’il se les ait appropriés sans rien écouter de ce qu’en firent ses collègues, passés ou contemporains.
On le croit, tant la puissance de caractérisation de sa proposition unifie cette œuvre-univers où s’incarne toute la Russie. La nature sonore toujours très lumineuse de son grand jeu de piano éclaire le recoin le plus sombre des Catacombes, mais fait aussi imploser les carillons de La Grande Porte de Kiev, et il faut entendre les appuis chancelants du Ballet des poussins dans leurs coques où le sermon de Goldberg à Schmuyle pour soudain comprendre à quel degré il sait peindre en musique.
Après les trompettes et les cloches qui referment ces Tableaux iconiques, le nocturne sulfureux de l’Élégie de Rachmaninov s’élève, barcarolle implacable jusque dans sa tendresse, prélude à une Deuxième Sonate de Rachmaninov emportée par une irrépressible bourrasque mais où pourtant les parenthèses lyriques se composent avec une éloquence rarement atteinte.
Lecture terrible, exaltante, même dans le rêve désabusé du Non allegro, avant que le Finale ne déverse ses danses symphoniques. Un piano ? Un orchestre. Je suivrais pas à pas Ilya Rashkovskiy.
LE DISQUE DU JOUR
Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Dumka en ut mineur, Op. 59
Romance en fa mineur, Op. 5
Modeste Moussorgski (1839-1881)
Tableaux d’une exposition
Sergei Rachmaninov (1873-1943)
5 Morceaux de fantaisie, Op. 3 (extrait : I. Elégie en mi bémol mineur)
Sonate pour piano No. 2 en si bémol mineur, Op. 36 (version 1931)
Ilya Rashkovskiy, piano
Un album du label La Musica LMU007
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Photo à la une : © DR