Voici peu, Paavo Järvi signait avec ses Francfortois pour Naive un coruscant album Hindemith qui plaçait en son centre d’irrévérencieuses Métamorphoses symphoniques sur des thèmes de Carl Maria von Weber. Je croyais l’affaire entendue Continuer la lecture de Tropisme Hindemith
Archives par mot-clé : Naive
Contraste
La grande Sonate que Tchaïkovski acheva en avril 1878 souffre d’un premier mouvement plein d’effets de marche qui souvent sonne(nt) creux. Sviatoslav Richter y peignait un orchestre Continuer la lecture de Contraste
Théâtre des Passions
Toujours revenir aux Madrigaux, voilà l’éternel voyage de Rinaldo Alessandrini et de ses chanteurs. Une intégrale encore en cours – les Livres I, III et VII manquent – ne l’empêche pas en cette année du cinq-centième anniversaire de retourner à certains canti qui le hantent. Déjà voici douze ans, il offrait un album tout moire et deuil relisant le 6e Livre qu’il avait enregistré des années auparavant et qu’Arcana vient de rééditer (ici).
Aujourd’hui, tout en dévoilant une Sinfonia et un Madrigal du 7e Livre, c’est d’abord au 8e Livre, dont il a offert une version définitive (Naive, trouvez la magnifique édition en trois disques – livre agrémenté d’un essai de Richard Millet, toujours disponible ici) qu’il abreuve ses nouvelles recréations.
Visions nocturnes, entre amour et sang, blessures des guerres et des passions qui s’ouvrent sur la Sinfonia des Enfers de L’Orfeo, présage sinistre d’un disque très sombre dont la suggestive photo de pochette dit tout, cet élan contrarié, ce mouvement si baroque du cheval que la nuit engloutit.
Sommet de ce nouveau voyage à la lueur des flambeaux que tend le mystérieux concertato instrumental, le Combattimento, amer, âpre où l’on voit le sang couler, la passion dévorer, où Clorinde expire dans un violon qui tire jusqu’au bout le souffle de l’agonie par son archet. Quel théâtre si réaliste ! C’est mené autant par le Testo si juste, si mordant de Raffaele Giordano que par le geste expressionniste d’Alessandrini qui nous fait Monteverdi si moderne, nous le jette littéralement à la figure.
Tout le disque est de cette eau sombre, même lorsqu’il va au suave, on croirait voir un Caravage en mouvement, jusque dans les dis-harmonies qui ouvrent le Lamento della Ninfa et dans l’appel inextinguible que lance Anna Simboli, admirable désir qui refuse de se consumer.
Disque génial, probablement inépuisable, à mettre en regard de l’intégrale du 8e Livre d’il y a douze ans.
LE DISQUE DU JOUR
Night, Stories of Lovers and Warriors
Claudio Monteverdi (1867-1643)
L’Orfeo, SV 318 (extrait : Sinfonia de l’Acte III)
Il ritorno di Ulisse in patria,
SV 325 (extraits : Sinfonias de l’Acte I, Scène 2 et de l’Acte II, Scene 5)
Il Secondo libro di Madgrali
Ecco mormorar l’onde e tremolar le fronde, SV 51
Il Terzo libro di Madgrali
Vivrò fra i miei tormenti e le mie cure (Lamento di Tancredi), SV 72
II Sesto libro di Madrigali
A dio, Florida bella, il cor piagato, SV 110
Il Settimo libro di Madrigali
Al lume delle stelle, SV 138
Concerto (extrait : Sinfonia)
Madrigali guerrieri e amorosi (Madrigaux, Livre VIII)
Hor che’l ciel e la terra e’l vento tace, SV 147a
Così sol d’una chiara fonte viva, SV 147b
Sinfonia
Combattimento di Tancredi e Clorinda (Rappresentativo), SV 153
Lamento della ninfa, SV 163
Scherzi musicali, SV 233
Quando l’alba in oriente
Concerto Italiano
Rinaldo Alessandrini, direction
Un album du label Naive OP30566
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Photo à la une : © DR
A rebours
Depuis les Arditti, aucun quatuor ne s’est tant préoccupé de la création contemporaine : les Diotima se sont fait un nom avec Lachenmann, Pesson, Ferneyhough, Murail, Rebecca Sanders ou Alberto Posadas.
Fêtant leur vingtième anniversaire Continuer la lecture de A rebours
Americas
Certains disques vous cueillent sans crier gare. J’avais laissé passer le dernier album d’Anne Gastinel, mais une récente Tribunes des critiques de disques m’a rappelé à l’ordre. Qui doublait avec tant de science la soprano dans l’Aria Continuer la lecture de Americas