Archives par mot-clé : Nicola Porpora

La Hallenberg

Ann Hallenberg récidive chez les castrats. Après un album dédié à Marchesi, la voici qui endosse les costumes des personnages portés à la scène par Farinelli, mieux!, les fait paraître.

Car si, de pure technique, elle dame évidemment le pion à tous les contre-ténors qui auront tenté de ressusciter la légende de ce premier belcanto, la Suédoise donne à entendre les sentiments et à faire sentir les dilemmes, portant haut les mots (elle peut compter sur l’attention de Christophe Rousset, si présent aux textes), ornant d’abord des états d’âme.

C’est évident et sublimement fait pour les deux Haendel, Ruggiero et Almirena sont devant vous, mais tout aussi vrai pour le Dario de l’Idaspe de Broschi dont les lignes éperdues et interminables sont comme infiniment portées : elle chante d’un violon, d’un hautbois, jamais le souffle ne lui manque, ni la couleur, pas plus l’expression.

Juste dans l’Alto Giove de Porpora lui fait défaut cette grâce supplémentaire que produit l’effort, le quasi sacrifice, chez ses collègues masculins : tout lui semble si aisé. La preuve avec l’aria de tempête qui ouvre l’album. Ce chant dardé, brillant, mordant et souple est un miracle, et tout cela live, of course ! Refermant ce collier de perles, je me dis qu’ensemble, ils devraient bien penser à nous offrir un album Vivaldi.

LE DISQUE DU JOUR

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A Portrait
Live in Bergen

Œuvres de Haendel,
R. Broschi, Giacomelli,
Porpora, Hasse, Leo

Ann Hallenberg,
mezzo-soprano
Les Talens Lyriques
Christophe Rousset, direction

Un album du label Aparté AP117
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Photo à la une : © DR

Le cas Marianna Martines

Nicoleta Paraschivescu rend à son nom sa graphie espagnole mais elle est plus connue sous sa vêture allemande, Marianne von Martinez – cantatrice élève de Porpora, ayant appris son clavecin sous l’œil charmé du jeune Joseph Haydn, tint à Vienne un salon de musique – qui deviendra une école de chant – où Mozart venait jouer avec elle des sonates à quatre mains. Continuer la lecture de Le cas Marianna Martines

Du malheur d’être virtuose

Après tant d’albums pyrotechniques où Philippe Jaroussky ne faisait qu’une bouchée des répertoires de Porpora, Farinelli ou Carestini, le voici rendu enfin à la musique. Et confronté à une partition où on l’espérait depuis des années, qu’il avait par deux fois éludée. Un programme tout entier dédié aux Stabat Mater italiens Continuer la lecture de Du malheur d’être virtuose