1963 : Ansermet fête ses 80 ans. Il explore des répertoires dans lesquels, par bêtise sans doute, il était impensable de l’imaginer au disque. Ainsi des sessions consacrées à Wagner (novembre), Brahms (du 5 au 28 février pour les Symphonies, du 1er au 7 mars pour les deux Ouvertures et les Variations sur un thème de Haydn), Sibelius (Tapiola, Deuxième et Quatrième Symphonies, entre septembre et octobre), ou encore Respighi (Les Pins de Rome et Les Fontaines de Rome, du 18 au 26 janvier). Continuer la lecture de Wagner : la curiosité Ansermet
Archives par mot-clé : Orchestre de la Suisse Romande
Moussorgski, les Tableaux : l’univers rugueux d’Ansermet
En 1958, pour les sessions traditionnelles du printemps au Victoria Hall, qui ont lieu cette année-là entre le 1er et le 23 avril, Ernest Ansermet décide d’enregistrer notamment les Tableaux d’une exposition de Moussorgski dans l’orchestration de Ravel, ainsi que La Valse de ce dernier. Le chef était apparemment mécontent du résultat, et ces bandes n’ont jamais été publiées ; le directeur de la Suisse Romande refit donc plus tard, en novembre 1959 les Tableaux, et, d’une suprême manière en avril 1963, l’œuvre de Ravel. Continuer la lecture de Moussorgski, les Tableaux : l’univers rugueux d’Ansermet
Rimski-Korsakov – Ansermet : un orchestre aux saveurs crues
Ce double album contient des gravures célèbres d’Ansermet dans la musique de Nikolaï Rimski-Korsakov. De la suite symphonique Antar, véritable chef-d’œuvre du compositeur russe, le chef suisse donne une interprétation intense et dramatique, étonnamment noire et tragique – écoutez les cuivres. Ce furent en réalité les premières sessions stéréophoniques de la compagnie anglaise. L’idée en revient au responsable des opérations techniques des studios de West Hampstead, Arthur Haddy, qui souhaitait enregistrer les prochaines sessions de la Suisse Romande au moyen d’un nouveau système de captation du son. Il convia l’ingénieur Roy Wallace, réputé pour sa compréhension de ces toute récentes techniques, à se rendre en Suisse pour la direction opérationnelle des séances d’enregistrement. Quelques semaines plus tard, Ansermet, écoutant les prises d’Antar (le 13 mai 1954), fut enchanté du résultat final : « C’est magnifique, remarquable, comme si j’étais resté tranquillement à mon bureau ! », dit-il, et en dix ans, les stéréophonies de Decca atteindront un niveau encore aujourd’hui insurpassé. Continuer la lecture de Rimski-Korsakov – Ansermet : un orchestre aux saveurs crues
Extraordinaires Sibelius & Rachmaninov d’Ansermet (1963, 1954)
A ne pas mettre entre les mains des cœurs fragiles. Depuis nos précédents articles, notre enthousiasme vis-à-vis de la stupéfiante Quatrième de Sibelius d’Ansermet et de l’orchestre genevois en 1963 ne s’atténue pas. Les interrogations fusent : comment peut-on donner une vision aussi rauque et noire avec un orchestre si naturellement lumineux et ensoleillé ? Ecoutez les Brahms des mêmes sessions et le début de Sibelius !, … le monde a basculé. Comment Ansermet arrive-t-il à suggérer cette impression de malaise psychologique croissant ? Le tempo très modéré du dernier mouvement n’en est pas la seule explication. Le travail du chef sur les couleurs, les textures et les oppositions orchestrales est prodigieux de bout en bout, tel ce premier accord qui installe d’emblée un climat d’incertitude harmonique inoubliable – l’oreille y perçoit méticuleusement tous les instruments employés (ah, les bassons français!).
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Ansermet : des live avec l’OSR à foison sur Cascavelle
Pour approfondir l’art du chef helvète, Cascavelle nous propose également une première série de témoignages en concert, disques malheureusement indisponibles au numérique et distribués par Abeille Musique. Quatre albums exceptionnels, préludes à d’autres encore plus alléchants. Extraordinaire Continuer la lecture de Ansermet : des live avec l’OSR à foison sur Cascavelle