Revenu des camps de la mort, Karel Ančerl vécut sa résurrection en retrouvant l’Opéra de Prague et l’Orchestre de la Radio quasi dès sa libération en 1945. En 1950, dix huit années prodigieuses allaient s’ouvrir pour recueillir l’acmé de son art. Il réforme l’Orchestre Philharmonique Tchèque sous l’œil bienveillant de Václav Talich. Continuer la lecture de Le Moderne
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Tchaikovski de Prague
Semyon Bychkov voulait à toute fin graver toutes les symphonies de Tchaïkovski, mais son long temps en Allemagne où il les essaya avec plusieurs phalanges, le pressa de remettre son projet Continuer la lecture de Tchaikovski de Prague
Sa Patrie
L’écrire est terrible, mais condamné par son cancer, Jiří Bělohlávek aura transcendé son art : ses récents Dvořák, Symphonies, Concertos, Danses slaves (parmi les plus belles depuis Kubelík), Stabat Mater le disaient assez : revenu chez lui à Prague, enfin choisi en 2012 par les musiciens de la Philharmonie tchèque, il atteignait au but de sa vie : inscrire son art dans la filiation de ceux de Václav Talich et de Karel Ančerl, rien moins. On ne pouvait le lui contester depuis dix ans, et ce n’est pas un hasard si, au terme, paraît cette version granitique de Má Vlast patiemment enregistrée Salle Smetana du 12 au 14 mai 2014.
Granitique et narrative, un conte sombre dont les épisodes épiques se rassérènent dans des paysages aux détails ouvragés dès la harpe d’aède qui ouvre Vysehrad, où des personnages paraissent saisis dans toute la violence de leur mouvement – Sarka ! –, tout un théâtre d’images où paraît le récit national.
Mais derrière ces contes formidables emplis de bruits et de fureur, une amertume glaciale s’incarne dans l’identité sonore même de la Philharmonie Tchèque, quelque chose d’irrémédiable, de funèbre qui pleure éperdument dans la clarinette de Sarka. Magnifique désespoir d’un lyrisme terrible, tenu de si près par Jiří Bělohlávek, si surveillé, si intensément sculpté qu’en refermant l’album un souvenir me saisit : cette tension, ce geste épique, ces sonorités quasi mahlériennes, où les avais-je déjà entendues incarnées ainsi dans le chef-d’œuvre de Smetana ?
Chez Václav Smetáček, qui fut toujours l’auteur de ma version favorite. Bělohlávek le rejoint, autre héros de ce panthéon.
LE DISQUE DU JOUR
Bedřich Smetana (1824-1884)
Má Vlast (Ma patrie)
Orchestre Philharmonique Tchèque
Jiří Bělohlávek, direction
Un album du label Decca 4833187
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Photo à la une : © DR
L’italien de Prague
Rien n’y faisait. Adolescent, si je voulais entendre Les Pins de Rome, j’avais beau essayer Toscanini, Reiner ou Dorati, je revenais toujours à un microsillon Supraphon où un quasi inconnu – en tous cas de moi – dirigeait l’Orchestre Philharmonique Tchèque : Antonio Pedrotti. La magie du Janicule, le mystère plus tendre qu’oppressant des Catacombes, tout y était si naturellement dit – et non dirigé – au point que la musique s’incarnait. Continuer la lecture de L’italien de Prague
Danses symphoniques
En 1971, Vaclav Neumann enregistrait pour Telefunken sa première intégrale des Danses slaves avec la Philharmonie Tchèque. Six ans plus tôt, il avait herborisé avec le Gewandhaus de Leipzig six Danses dans les opus 46 et 72 : orchestre vif Continuer la lecture de Danses symphoniques