À sa manière, Ruth Gipps aura été une héroïne : dans une Angleterre qui réinventait sa musique, elle tint bon, proclamant son attachement à la grande tradition britannique coulée d’Elgar, de Parry, de Stanford, et puis, elle était moderne à sa façon Continuer la lecture de Tout d’une grande
Archives par mot-clé : Ralph Vaughan Williams
La Symphonie des collines
Sapristi ! Y aurait-il plusieurs Gustav Holst ? Celui des Planètes semble en fait étranger aux autres incarnations de ce génie divers qui aura produit un savoureux ensemble d’opéras de poche Continuer la lecture de La Symphonie des collines
Fille d’Irlande
Les postérités d’Ethel Smyth et de Rebecca Clarke n’eurent guère de mal à éclipser le souvenir d’Ina Boyle, l’autre grand compositeur féminin du Royaume-Uni au début du XXe siècle Continuer la lecture de Fille d’Irlande
Concerto-confession
Le grand Concerto pour violon qu’Edward Elgar écrivit en 1909 pour Fritz Kreisler reste un mystère pour bien des violonistes : Jascha Heifetz s’y perdit, alors que Campoli en trouva d’emblée la lyrique effusive. Rachel Barton Pine semble lui emboîter le pas par son jeu si physique, mais en accord subtil avec la battue d’Andrew Litton, elle y ajoute une compréhension intime du grand rubato qu’Elgar distille tout au long de son œuvre, élément essentiel de sa grammaire.
Si l’on joue cette partition sans en varier les temps musicaux, elle meurt sous vos doigts, ici elle chante et se pâme, s’envole et se replie, plane et s’élève. Un violon ? Un oiseau, comme si l’alouette de Vaughan Williams était née de ce concerto, s’en était envolé cinq ans plus tard.
De bout en bout, ce violon ose des phrasés inouïs de lyrisme, un jeu subtilement modelé jusque dans les éclats, une ferveur parcourt l’archet de Barton Pine, comme l’orchestre qui l’enserre ou la transporte, c’est une tout grande version de l’œuvre, l’une des plus radicales et peut-être la plus juste que j’en ai entendue depuis les propositions flamboyantes de Dmitri Sitkovetsky et de Pinchas Zukerman.
La même intensité physique imprime au Premier Concerto de Bruch une urgence sombre qui me fait espérer que cette violoniste magnifique poursuivra en enregistrant la Fantaisie écossaise et les autres concertos.
LE DISQUE DU JOUR
Sir Edward Elgar (1857-1934)
Concerto pour violon et orchestre en si mineur, Op. 61
Max Bruch (1838-1920)
Concerto pour violon et orchestre No. 1 en sol mineur, Op. 26
Rachel Barton Pine, violon
BBC Symphony Orchestra
Andrew Litton, direction
Un album du label Avie Records AV2375
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Photo à la une : © DR
London Phantasm
Martyn Brabbins n’en est pas à son coup d’essai chez Vaughan Williams. Pour Hypérion, il avait déjà gravé un mémorable Flos Campi et une version limpide de la Suite pour alto Continuer la lecture de London Phantasm