Choisissant chez Kreisler de quoi faire un plein disque, Dmitry Sitkovetsky se détourna des compositions originales de pur charme pour herboriser parmi les transcriptions : interprète, il se tourne logiquement du côté de l’interprète. C’est vouloir saisir Continuer la lecture de Fantaisies et poèmes
Archives par mot-clé : Sergei Rachmaninov
Évidence
Un maître, discret, ne courant guère les studios. C’est d’ailleurs en quelque sorte un miracle que Deutsche Grammophon publie ce plein disque de Sergei Babayan (enregistré en 2009 à la Friedrich-Ebert-Halle !), Martha Argerich Continuer la lecture de Évidence
Paderewski heureux
Des pièces de charme ? Des pièces pour lui surtout, à usage privé, mais qui pourront faire office de bis, et puis aussi de miniatures à se jouer chez soi pour se faire les doigts.
On redécouvre progressivement, certaines préventions dues simplement à la bêtise enfin tombées, les œuvres de Paderewski Continuer la lecture de Paderewski heureux
Hommage
Sergei Rachmaninov et Fritz Kreisler gravèrent trois sonates, mariage étonnant où chacun fit assaut de style. Dmitry Sitkovetsky et Lukas Geniušas n’ont pas froid aux yeux, les voilà qui explicitement rendent hommage à leurs prédécesseurs en s’affrontant au même triptyque.
Inutile de comparer les anciens et les modernes, mieux vaut savourer la vivacité moqueuse de leur 8e Sonate où Beethoven est capricieux au possible, et s’émerveiller du naturel désinvolte de leurs échanges, des alacrités d’un jeu fusant qui saisit les humeurs de cet opus fantasque. La ténébreuse Troisiéme Sonate de Grieg, où Sitkovetsky se transforme en ménétrier – son violon est si sombre soudain – les montre si différents !, quelle paire de caméléons.
Mais le plus beau du disque (comme d’ailleurs chez Kreisler et Rachmaninov) reste la sérénade aventureuse du Grand Duo de Franz Schubert : archet de chanteur, piano éolien, de la magie pure.
Les deux amis, heureux de leur hommage, ajoutent deux nostalgies, Lukas Geniušas musarde de son clavier fluide dans les encorbellements dont Rachmaninov a paré le Liebesleid de Kreisler, puis ensemble, ils flutent les charmes un peu cocotte de Schön Rosmarin, refermant ce joli album nostalgique.
LE DISQUE DU JOUR
Hommage to Fritz Kreisler et Sergei Rachmaninov
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour violon et piano No. 8 en sol majeur,
Op. 30 No. 3
Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour violon et piano en la maj, D. 574 « Grand Duo »
Edvard Grieg (1843-1907)
Sonate pour violon et piano No. 3 en ut mineur, Op. 45
Fritz Kreisler (1875-1962)
Liebesleid (arr. pour piano seul : Rachmaninov)
Schön Rosmarin
Dmitry Sitkovetsky, violon
Lukas Geniušas, piano
Un album du label Melodiya MELCD1002595
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Photo à la une : le violoniste Dmitry Sitkovetsky et le pianiste Lukas Geniušas – Photo : © DR
Débuts
Jean-Philippe Collard en avait fait, je crois bien, son premier disque (les Barcarolles de Fauré suivront de peu), plus personne n’avait osé commencer par les deux opus emblématiques du piano de Rachmaninov composés de part et d’autre de la Grande Guerre, Alberto Ferro l’ose. Qui s’étonnerait de voir un pianiste italien se brûler à des œuvres Continuer la lecture de Débuts