Le couplage est logique, mieux, imparable, le deuxième Quintette avec piano tragique, mystérieux, jusque dans la valse de son Intermezzo, œuvre d’un jeune homme que Brahms accueillit à bras ouverts mais avec étonnement, et le Sextuor, cette sérénade étrange qui roule des tempêtes et danse le tango Continuer la lecture de Sang Magyar
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Concerto gamelan
Un jeu de gamelan immobile, répétitif, hypnotique, fait rêver le deux pianos placés l’un en face de l’autre, une petite accroche des vents, mordante comme une dent de serpent referme l’Allegro ma non troppo de la plus mystérieuse, de la plus insalissable des musiques Continuer la lecture de Concerto gamelan
Débuts
Il faut oser, jeune homme et pour ses premiers disques, se passer du récital carte de visite et d’emblée choisir de graver deux albums monographiques dont les sujets seront Beethoven puis Brahms.
D’emblée, en ouvrant celui consacré à l’auteur de la Hammerklavier Continuer la lecture de Débuts
Musiques de l’avenir
Belle idée : confronter les pièces méditatives, de forme libre, d’harmonies divagantes, où Liszt aura projeté son piano vers les temps futurs, nocturnes italiens de la Deuxième Année de pèlerinage ou les pièces de la fin, avec le nouveau monde dont Debussy ouvre grand les portes dans son Premier Livre de Préludes.
Christian Erny, tout juste trentenaire aujourd’hui (il avait vingt-huit ans lors de l’enregistrement), aura réalisé avec son premier album un vrai disque pour les musiciens. Son piano ample, où tout est porté par un corps harmonique surprenant, rappelle celui des grands anciens.
La concentration minérale des sonorités de son Premier Livre m’évoque rien moins que Claudio Arrau, l’absolue rectitude du texte, l’absence de toute tentation illustrative, la densité des phrasés – écoutez à quel point Voiles est dessiné – seraient déjà la signature d’un grand artiste.
Mais il y a une vision supplémentaire, un art de créer le mystère qui fait défaut si souvent aux interprètes de Debussy aujourd’hui. Le temps est suspendu plus d’une fois, même dans les Préludes rapides : Le vent dans la plaine hypnotise, qui ramène un rire des lointains. Et lorsque l’espace de ce clavier s’ouvre, c’est une poésie saturée d’intensité expressive qui emplit Les sons et les parfums dansent dans l’air du soir, immatériels mais pourtant incarnés, où le vaste vaisseau harmonique de La Cathédrale engloutie.
Au point que les Liszt passent malgré eux, malgré leurs parfaites réalisations, derrière ce Premier Livre qui ne cesse de me fasciner : je l’écoutais en regard du Second Livre de Pollini, leur trouvant des connivences. Alors Christian Erny, s’il vous plait, votre Deuxième Livre !
LE DISQUE DU JOUR
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent
Claude Debussy (1862-1918)
Préludes, Livre I, L. 117
Franz Liszt (1811-1886)
Années de pèlerinage, 2è année, S. 161 (extraits : Sposalizio, Il pensieroso)
Unstern! Sinistre, disastro, S. 208
En rêve (Nocturne), S. 207
Christian Erny, piano
Un album du label Solo Musica SM238
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Photo à la une : © DR