La Berceuse de Chopin est de pleine lune, celle de Liszt qui lui répond aurait pu être écrite par Busoni, berceuse funèbre, inquiète, à la tonalité vacillante. Liszt l’augmenta considérablement en 1863, elle semble ouvrir vers des ailleurs qui, quelques années plus tard Continuer la lecture de Nuits noires
Archives par mot-clé : Sonate en si mineur
Grand Son
La Fantaisie « Wanderer » ? Edwin Fischer d’abord, je l’ai apprise avec lui, puis Sviatoslav Richter qui en quelque sorte pouvait l’épuiser, de sons, de motifs, de texte simplement, et puis surtout Wilhelm Kempff Continuer la lecture de Grand Son
Jeune héros
La Sonate en si mineur est un piège, le virtuose peut s’y déboutonner, l’artiste s’y perdre. Dès les premières notes venues du silence, mais mordantes pourtant, je sais que cette Sonate là ne sera pas une fois de plus ce prétexte Continuer la lecture de Jeune héros
Vertiges
Hier, il se faisait Faune pour les Etudes de Debussy, aujourd’hui Dante pour la Sonata et même un peu Faust pour la Sonate en si mineur. Mais commencez d’abord Continuer la lecture de Vertiges
La perfection
Belle idée, rassembler les gravures russes que Louis Kentner grava pour le 78 tours : ses Études de Liapounov où la virtuosité ne se fait jamais voir sont restés des modèles, je suis bien curieux d’entendre ce que Florian Noack, qui s’apprête à les enregistrer, aura appris à leur fréquentation.
Son Islamey de Balakirev, plus indolente, plus « Shéhérazade » que celles de tant de bêtes d’estrade, est un conte magique où tout l’orient s’engouffre, poème de sons. Car Louis Kentner fut un maître des timbres.
Pur produit du Conservatoire de Budapest, ami de Bartók et créateur en Hongrie de son Deuxième Concerto, futur beau-frère et partenaire de Yehudi Menuhin, établi à Londres dès 1935, il laissa un legs discographique immaculé, dont ces 78 tours de répertoire russe n’illustrent qu’une face. Lorsque l’on sait qu’il donna sur les ondes de la BBC l’intégrale des Sonates de Beethoven et de Schubert ! Cela fut-il seulement conservé ? Peu probable, hélas.
La publication d’un inédit absolu complète cet album impeccable, et quel ! Rien moins que la Sonate de Liszt, bouclée en un peu moins de vingt-huit minutes, entreprise avec un naturel et un aplomb qui en 1948 font entendre que Kentner jouait comme toujours en classique, construction parfaite, sens du récit, couleurs subtiles, et cette conscience de l’harmonie : voilà qui rend cette parution d’autant plus indispensable et son long séjour aux enfers du disque incompréhensible.
LE DISQUE DU JOUR
Mili Balakirev (1837-1910)
Sonate pour piano No. 2
en si bémol mineur
(enr. 2 juin 1949)
Islamey, fantaisie orientale, Op. 18 (enr. 14 juin 1944)
Rêverie en fa majeur
(enr. 15 juin 1944)
Mazurka No. 6 en la bémol majeur (enr. 14 avril 1944)
Sergei Liapounov (1859-1924)
12 Études d’exécution transcendante (enr. Décembre 1949)
Franz Liszt (1811-1886)
Sonate pour piano en si mineur, S. 178 (enr. 28 mai & 4 juin 1944)
Louis Kentner, piano
Un album de 2 CD du label APR 6020
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Photo à la une : Dessin de René Shapshak : Louis Kentner (détail) – Photo : © DR