Dans ses années Erato, Michel Dalberto avait publié un coffret de trois microsillons contenant les premières sonates de Beethoven. Amorce d’une intégrale souhaitée ? Non Continuer la lecture de Tout Beethoven
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Simplicité
Le génie ingénu que Mozart aura mis à ses sonates pour pianoforte rayonne dans l’Allegro qui ouvre la Sonate en si bémol majeur. Si l’on y force le son, c’est un peu Beethoven qui risquerait de paraître dans la diction du second thème. Non, il ne faut pas, il faut jouer cela comme si on le lisait à l’improviste.
Certainement, Anne Queffélec aura longtemps songé à ce début difficile car au fond trop simple, et puis elle l’aura joué, laissant faire la musique, se rendant à elle. C’est assez bouleversant cette simplicité si intime, ce naturel qui touche au cœur. Il faut dire que pour Mozart elle a toujours un don du bon Dieu, sa main fine, élégante, qui sait faire sonner sans frapper, est faite pour ce clavier de lumière. Tout le disque s’effeuille dans ce mi conversation-mi confession, et lorsque le ton vient au mode mineur, c’est une inquiétude légère mais précise qui vient ombrer les phrases. Quel art de faire passer tout dans un geste qui effleure et les sentiments et les notes.
Trois sonates, écoutez comment chantent l’Andante de la si bémol et son petit théâtre d’ombres cantabile, l’Adagio de la fa majeur comme caressé d’une nostalgie onirique … si ce n’est pas La Comtesse qui chante dans ce piano !
La Sonate « Alla Turca » peut être un piège. Anne Queffélec sait que la vraie merveille est le Tema con variazione, Mozart y est sur une corde raide, c’est une musique délicieuse certes, mais surtout d’une profondeur de sentiments que les variations doivent montrer et non masquer : pas un divertissement. La fête, le Finale façon janissaire s’en chargera. Anne Queffélec le stylise, le croque, en doigts fins, avec de tendres ironies.
Même si ce que je voudrais d’elle serait d’abord l’intégrale des Concertos, comment ne pas faire fête à ce beau disque où elle est tout entière ?
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Sonate pour piano No. 11 en la majeur, K.331/300i
Sonate pour piano No.12 en fa majeur, K.332/300k
Sonate pour piano No.13 en si bémol majeur, K.333/315c
Anne Queffélec, piano
Un album du label Mirare MIR426
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Photo à la une : la pianiste Anne Queffélec – Photo : © DR
Sonates d’automne
Beethoven fut leur première rencontre au disque (pour le label du Wigmore Hall) avant qu’ils ne s’engagent dans leur grande traversée mozartienne, puis les voici abordant la trilogie de Brahms.
Avec les années, le piano de Cédric Tiberghien a pris ce corps profond, cette densité, parachevant la plénitude d’une sonorité qu’il modèle en une palette pleine de sfumato : pour les clairs-obscurs qui ouvrent la Sonate en sol majeur, ce clavier a des replis dans les pianissimos, des suspensions où s’engage l’archet immatériel d’Alina Ibragimova, quasi une flûte par instants. Quel panthéisme !, jusqu’à ces pizzicatos qu’on croirait des gouttes de pluie. Continuer la lecture de Sonates d’automne
Scarlatti rêve
La sélection n’est pas anecdotique : Claire Huangci va puiser dans les sonates les plus mélancoliques ou les plus secrètes de Scarlatti. Son souci n’est pas de briller, mais plutôt de nous faire nous interroger. Ecoutez seulement la Sonate K. 213, étude à nu Continuer la lecture de Scarlatti rêve
Fin de cycle
Jonathan Biss boucle son cycle des Sonates de Beethoven avant ses quarante ans. L’âge de la maturité pour cet artiste qui dès ses premiers disques chez EMI imposa son toucher aussi royal que discret, sa musicalité sans faille et une science pianistique Continuer la lecture de Fin de cycle