Archives par mot-clé : Sony Classical

Mon étoile

Dans le paysage des récitalistes d’aujourd’hui, Dorothea Röschmann détonne. Ces mots si pleins, cette voix qui ne s’encombre pas d’esthétisme, ce timbre qui renvoie tout à la fois à Grümmer et à Jurinac par le feu, l’engagement, l’urgence, cela ne cadre plus avec l’idée que bien des critiques se font de ce que doit être une Liedersängerin. Il faut dire que depuis Edda Moser et Brigitte Fassbaender, ultimes remparts d’un art expressionniste qu’on croyait perdu, le lied était tombé dans le domaine des petites voix, celles qui l’ont choisi par défaut. Continuer la lecture de Mon étoile

Sacre russe ?

Le Sacre du printemps, qui plonge son orchestre décisif pour la modernité dans les rites d’une ancienne Russie fantasmée, aura connu en Union Soviétique une éclipse totale jusqu’à ce que Robert Craft ne l’y révèle lors du voyage de Stravinski à Moscou en … 1962. Continuer la lecture de Sacre russe ?

Discolivre I : Les années Boulez

Voici bien une année que le coffret Pierre Boulez publié à l’automne dernier par Sony me nargue dans sa cellophane. L’ouvrir, c’est comme opérer une translation un rien dangereuse vers ma jeunesse, serais-je déçu ? Finalement, voici trois semaines, j’ai sauté le pas. Et mis dans la platine La Mer avec Continuer la lecture de Discolivre I : Les années Boulez

La révélation Armstrong

Un premier album confrontant Bach et Ligeti m’avait sacrément tiré l’oreille : sonorité magique, couleurs à foison, sens de la narration : un nouveau grand du piano apparaissait. En plus de cela compositeur, comme le démontrait au centre du disque une Fantasy on B.A.C.H. Continuer la lecture de La révélation Armstrong

De l’art de bien rééditer, vol. 21 : Jean Martinon à l’O.R.T.F

Les mariages de labels ont parfois du bon. Dans le cas de la postérité discographique de Jean Martinon, cela tient quasiment du miracle. Après les sommes Universal réunies par Cyrus Mejer-Homji en Australie pour les legs Philips et Deutsche Grammophon, et la saga Chicago republiée exemplairement pas Sony, voici que EMI l’éditeur de ses dernières années – une part des enregistrements regroupés ici fut réalisé alors que Martinon souffrait d’un cancer des os, impossible de le deviner à l’écoute de gravures aussi rayonnantes – regroupe sous son nouveau sigle Warner ses célébrissimes gravures en les augmentant du legs Erato, bien plus oublié sinon des discophiles japonais. Continuer la lecture de De l’art de bien rééditer, vol. 21 : Jean Martinon à l’O.R.T.F