Un premier opus dédié à Mozart m’avait tiré l’oreille. Ce piano si timbré, au legato si naturel, cet équilibre du clavier, l’évidence des conceptions disaient assez que Jan Bartoš était un pianiste considérable Continuer la lecture de Voyage chez Beethoven
Archives par mot-clé : Supraphon
Tombeau de Jiří
L’hommage a été brossé rapidement : tirer de la bonne centaine d’enregistrements consentis à Panton et à Supraphon seulement un coffret de 8 CD semble un peu court. Il l’est mais comporte son lot de surprises.
Quel plaisir de retrouver le doublé Janáček (Sinfonietta villageoise et Taras Bulba très conte noir) que Jiří Bělohlávek, alors à l’orée de sa trentaine, gravait à Brno pour Panton, cette verdeur, cette alacrité, ces rythmes si impérieux, mais aussi la Verklärte Nacht ourlée, soie et rêve, le Nouvel Orchestre de Chambre de Prague auquel s’ajoutait l’Etude de Pavel Haas, disque majeur devenu rare. Continuer la lecture de Tombeau de Jiří
Ravel rêve
La postérité d’Ivan Moravec serait-elle mieux assurée par l’exhumation de ses bandes de concerts que par ses enregistrements pour le disque ? Au studio, son art classique se mesurait en quelque sorte, s’obligeant à une perfection admirable, mais où l’artiste retranchait une part de sa spontanéité Continuer la lecture de Ravel rêve
Pastorale morave
Vingt-trois duos pour soprano et alto, avec dans l’Opus 20 l’apport d’un ténor qui fait diversion, voilà ce que Dvořák moissonna, entre autres, de l’été 1876 à l’automne 1877. Ces merveilles peu courues au disque sont au cœur de ses mélodies, part la plus méconnue de son œuvre, mais pas la moins inspirée.
Pourtant, lorsque son éditeur lui en soumit l’idée, il refusa net pour mieux se raviser ensuite, conquis par l’insistance d’un couple d’amis : s’il prenait les textes de chansons moraves, les choisissant lui-même, la musique serait de sa plume. Tout en dorant avec poésie les idiomes moraves qui seront si chers à Janáček et à Mahler, il écrit une musique absolument savante dans une inspiration populaire, le tout produisant un folklore imaginaire qui sera l’une des constantes de son art. Ces Duos furent parmi ses premiers succès internationaux, Brahms les aima tant qu’il recommanda Dvořák à son éditeur berlinois, Simrock.
Il faut dans ces perles un naturel absolu, des voix fraîches comme des sources, des chanteuses et un chanteur qui incarnent les mots dans toute leur immédiateté émotionnelle et savent en faire danser les notes.
Simona Šaturová et Markéta Cukrová, de leurs timbres parfaitement appariés, les chantent comme à la maison, avec un naturel où s’alternent piquant et nostalgie, Petr Nekoranec ajoutant son beau ténor lyrique, le piano de Vojtěch Spurný danse ou rêve, alerte et versicolore, mettant par son clavier plein d’imagination comme un petit orchestre champêtre.
Album délicieux, qui enfin rend justice à ces opus trop oubliés hors de Tchéquie.
LE DISQUE DU JOUR
Antonín Dvořák (1841-1904)
4 Duos moraves, Op. 38
La vie de soldat
Sur notre toit
4 Duos moraves, Op. 20
13 Duos moraves, Op. 32
Simona Šaturová, soprano
Markéta Cukrová, mezzo-soprano
Petr Nekoranec, ténor
Vojtěch Spurný, piano (Piano Bösendorfer du compositeur, Vienne, 1879)
Un album du label Supraphon Records SU4238-2
Acheter l’album sur le site du label Supraphon, sur le site www.clicmusique.com – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : La soprano Simona Šaturová – Photo : © Lucie Robinson
Gilgamesh
En avril 1976, Jiří Bělohlávek enregistrait pour Supraphon une version que je savais comme certainement définitive du chef-d’œuvre radical de Martinů, son Gilgamesh, mais il choisissait la traduction tchèque ouvragée avec une pointe de génie Continuer la lecture de Gilgamesh