Archives par mot-clé : Svetlin Roussev

Wien nur du allein

Bonne pioche : Svetlin Roussev dégotta un jour une copie manuscrite d’une œuvre inédite de Franz Waxman. Cette fois, le compositeur d’Hollywood n’avait pas jeté son dévolu sur Carmen, mais sur Tristan et Isolde. Si Jascha Heifetz avait vu la partition Continuer la lecture de Wien nur du allein

Raretés suisses

Svetlin Roussev vient de quitter son poste de Konzertmeister à l’Orchestre de la Suisse Romande pour retrouver une carrière de concertiste trop longtemps différée. Quittant la Suisse, il adresse ici en quelque sorte un cadeau de remerciement aux mélomanes helvètes en gravant une version inspirée Continuer la lecture de Raretés suisses

Fantaisies balkaniques

Abandonnant son piano, Pancho Vladigerov s’immergeait dans les idiomes des musiques populaires des Balkans, mais au contraire de Béla Bartók, il n’en nourrissait pas la matière même de sa musique. Les mélodies et les chants se mêlaient pour former un folklore imaginaire qu’il vêtait d’un orchestre somptueux Continuer la lecture de Fantaisies balkaniques

Concert du Nord

Disque improbable, du moins il semblerait à première vue, mais il suffit de quelques minutes, de ce début de la Symphonie espagnole où flamboie le violon si stylé de Svetlin Roussev, où se cambre un orchestre ardent emmené avec quasiment de la morgue par Jean-Jacques Kantorow pour comprendre qu’on tient une perle. Et comment cela est enregistré !

Pour la Symphonie espagnole, dont Svetlin Roussev joue l’édition en cinq mouvements, c’est simplement une des plus éloquentes versions que j’ai entendues depuis la légendaire gravure d’Henryk Szeryng à Chicago avec Walter Hendl. Le jeu sombre du soliste s’y équilibre avec la fantaisie d’un orchestre tonnant et mobile, et lorsque l’archet devient funambule dans le Scherzando, quelle ivresse, quel charme fou. Vraiment qu’un tel violoniste ne soit pas plus fêté, et surtout plus enregistré, m’étonnera toujours.

Le disque se poursuit chez un autre enfant du Nord, Albert Roussel, avec une lecture coruscante du génial Concert pour petit orchestreKantorow et ses musiciens font aussi bien que jadis faisait Pierre Dervaux dans un de ses disques les plus méconnus (avec Colonne, une mémorable Deuxième Symphonie complétait le programme), mais c’est à la fin de l’album que paraît une perle noire : la meilleure version jamais gravée du Concerto pour piano, emmené de main de maître par Alain Raës qui enregistra jadis pour Solstice une intégrale de l’œuvre pour clavier du compositeur du Festin de l’araignée, dont j’espère tant la réédition.

LE DISQUE DU JOUR

Édouard Lalo (1823-1892)
Symphonie espagnole en ré mineur, Op. 21
Albert Roussel (1869-1937)
Concert pour petit orchestre, Op. 34
Concerto pour piano, Op. 36

Svetlin Roussev, violon
Alain Raës, piano
Orchestre de Douai-Région Hauts-de-France
Jean-Jacques Kantorow, direction

Un album du label Arcantus ARC16006
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Photo à la une : © DR