« The Lost Tapes », le titre est abusif, les bandes de l’ultime enregistrement de Rudolf Serkin n’ont jamais été perdues ; le projet de sortie, déjà assez avancé, avait même fait l’objet d’encarts publicitaires dans les revues spécialisées Continuer la lecture de Vitalité
Archives par mot-clé : Waldstein
Persévérance
Un premier album Beethoven, sur un très beau Clarke d’après Fritz, essentiellement de variations – avec pour objet central une lecture épique des Eroica – avait suffi pour comprendre que Beethoven serait le compositeur d’élection d’Olga Pashchenko. Un second disque avec trois grandes sonates le confirme.
Comme dans le premier volume, l’instrument dicte sa loi, et d’abord les tempos, prestes, rageurs d’articulations, d’accents, qui exaltent la veine improvisatrice de tout ce que Beethoven aura écrit pour le clavier, et produisant parfois des effets saisissants comme ces glissandos à la coda de la Waldstein. Olga Pashchenko est de bout en bout magnifique, ardente elle se brûle aux textes comme à l’instrument qui lui offre non seulement des couleurs insensées, mais aussi tout un vocabulaire expressif qu’elle emploie à plein dans une Appassionata ombreuse, puissante et pourtant suggestive, le clou de son disque car elle en respecte le caractère narratif, les apartés théâtrales, le discours complexe.
Sa Waldstein emportée, brillante, cravachée, se distingue d’abord par ce que l’instrument peut lui offrir, alors qu’elle doit chercher au plus profond d’elle-même les émotions qu’elle parvient à tirer de ce clavier parfois rétif pour les tableaux narratifs des Adieux, qu’elle joue avec une tension qui m’a rappelé le discours brisé, plein d’interrogations qu’y mettait Rudolf Serkin, du moins dans « Les Adieux » et « L’Absence », car pour « Le Retour », ce piano qui piaffe est d’une insolence, d’une vigueur que le Graf peine parfois à rendre, un rien étouffé par la poigne de cette main qui pourtant tente de s’alléger.
Second volume d’une série passionnante, amenée à se prolonger sur d’autres instruments je l’espère.
LE DISQUE DU JOUR
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour piano No. 21 en ut majeur, Op. 53
« Waldstein »
Sonate pour piano No. 23 en fa mineur, Op. 57
« Appassionata »
Sonate pour piano No. 26 en mi bémol majeur, Op. 81a
« Les Adieux »
Olga Pashchenko, pianoforte (Conrad Graf, Vienne, 1824)
Un album du label Alpha Classics 365
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Photo à la une : © DR
Né pour Beethoven
La petite tempête circulaire qui ouvre la Waldstein indique immédiatement le degré de « beethovénisme » du pianiste qui la joue : elle doit être fantasque, c’est ici que Beethoven ouvre la porte sur d’autres mondes, que se crée ex-abrupto une autre grammaire Continuer la lecture de Né pour Beethoven
Face aux chefs-d’œuvre
« Pianiste coréen, entièrement formé dan son pays natal ». Les hagiographes de Sunwook Kim y insistent, comme si ne pas avoir étudié – au contraire des artistes coréens des générations précédentes, à l’exemple Continuer la lecture de Face aux chefs-d’œuvre